Considérations autour de l’expérience de la perte dans la production girodienne
Palavras-chave:
cheminement, expérience, parole, perte, savoirResumo
La réflexion menée dans cet article a pour objectif de révéler la mutation ontologique opérée chez les personnages de trois productions littéraires de Ryad Girod, auteur algérien de l’extrême contemporain. Ravissements, Les yeux de Mansour et La fin qui nous attend, trois textes gravitant autour de l’expérience de la perte : de parole essentiellement dans Ravissements ; de vie dans Les yeux de Mansour surtout, et d’humanité dans La fin qui nous attend principalement. L’expérience subjective de la perte immatérielle est interrogée à la lumière d’une poétique de détachement à même de révéler aux personnages les dimensions vitales à leur existence. Ce retrait s’y révèle un vecteur de connaissance fondateur d’un rapport modifié à soi et au monde. La reconsidération de la parole est une étape décisive dans l’entreprise de discernement des personnages soucieux d’asseoir une nouvelle approche du monde, en résonnance avec les contingences ébranlant leur compréhension logique des faits. A la rationalité gouvernant le monde contemporain se substitue peu à peu une approche intuitive jusqu’à atteindre un nouveau rapport à soi, aux autres et au monde. Ce changement de posture existentielle engendre aussi une nouvelle perception du temps compris en termes de durée et non selon sa décantation en unités divisibles. Il mène également les personnages à des réflexions ontologiques et axiologiques révélant l’intense potentiel philosophique des ouvrages de Ryad Girod. La démarche strictement cérébrale se retranche peu à peu à la faveur d’une connaissance intuitive, plus immédiate, dans une tentative de connexion profonde avec la quintessence des êtres inanimés et animés.