Le discours humoristique et l’effet du risible dans Un homme, ça ne pleure pas de Faїza Guène
الكلمات المفتاحية:
analyse de discours، ambivalence، autorité du sérieux، humour، mécanismesالملخص
L’article propose une étude sur le fait humoristique chez Faïza Guène, en mettant en lumière la complexité de ce concept en littérature francophone. L'analyse s'intéresse aux mécanismes discursifs qui suscitent le rire, s'appuyant sur l’analyse du discours et la théorie énonciative développées par J. M. Moura et P. Charaudeau, tout en soulignant la frontière entre « l’autorité du sérieux » et l’humour. Dans le roman, Mourad, personnage principal, use de l'humour pour aborder les dynamiques familiales, les libertés individuelles et tenter d’appréhender les raideurs sociales. Il explore son propre parcours ainsi que celui de ses sœurs, Dounia et Mina, qui incarnent des choix de vie divergents mais déterminants. Le texte est subversif de par les discours caricaturaux de Mourad, qui dévoile son indignation face à l’intolérable christianisation de Dounia et sa résistance face à la liberté du culte en France. L’analyse de l’acte humoristique s’établit dans le cadre d’une « relation triadique » qui implique « pacte énonciatif », approche descriptive des situations énonciatives et procédés langagiers. L’article questionne également la portée du risible et conçoit une « construction collective » caractérisée par le déploiement d’un thésaurus linguistique communautaire, composé d’aphorisations sentencieuses et d’éléments intertextuels, conduisant à une esquive générique. À travers ces mécanismes humoristiques, le roman interroge la fonction libératrice de l'humour et son rôle dans la critique sociale. Le roman se présente comme un miroir à la fois risible et critique des mœurs sociétales, où l'humour devient un outil d’indignation et de réflexion sur l’identité et les traditions.