Revue Nature et Technologie
Volume 16, Numéro 1, Pages 01-10
2024-02-07

Les Eaux Minerales En Algerie: Quelles Perspectives?

Auteurs : Zella Lakhdar . Barouche Adel . Amirouche Mawhoub .

Résumé

Résumé La production des eaux minérales naturelles (EMN) embouteillées en Algérie connait une importante croissance. Le nombre de marques ne cesse d’augmenter régulièrement, avoisinant la centaine actuellement. C’est cet essor invasif qui a attisé notre appétence à s’intéresser au phénomène et connaitre de plus près les eaux minérales algériennes, à travers les étiquettes collées aux bouteilles. Cela a permis dans un premier lieu de recenser, de cartographier et de catégoriser ces eaux. Il en ressort que la majorité des exploitations se trouvent dans la zone nord-est du pays avec une densité dans la région de Tizi Ouzou et Bejaia, appartenant aux bassins hydrographiques n°3 et 4. A propos des aspects physico-chimiques, les eaux de BenHaroun, Mouzaia et Sidi Okba se sont avérées des eaux bicarbonatées (teneur en HCO3- >600 mg/l) et magnésiennes (teneur en Mg > 50 mg/l). L’eau BenHaroun, est une eau de tous les excès, elle est calcique (teneur en calcium >150 mg/l), sodique (>200 mg/l) et sulfatée (>200 mg/l). Sur la vingtaine de marques retenues, une quinzaine bénéficient d’un RS favorable au-dessous de 500 mg/l. Quatre autres marques ont un RS modeste : Sidi Yakoub (152 mg/l), El Golea (180 mg/l), Lala Khedidja (187 mg/l) et El Meniaa (199 mg/l). Les eaux de BenHaroun et Mouzaia se distinguent respectivement par un RS fort défavorable, de 2800 et 1280 mg/l. A l’instar de ce qui se passe dans le monde, on s’interroge sur les conséquences de ce cosmopolitisme relatif à l’utilisation des EMN. L’argument fétiche de leur minéralité curative n’est guère scientifiquement avéré et leur tarif demeure excessivement cher comparativement à l’eau du robinet. L’essor de l’économie des EMN conduit logiquement à des retombées néfastes sur les ressources en eau naturelles souterraines, lesquelles tendent à s’épuiser à grande vitesse. Les EMN qui profitent bien aux exploitants, car des consommateurs parmi les classes plus ou moins aisées de la population sont capables de se les payer. Cependant, cette économie est très contraignante pour les populations modestes, qui assistent la mort dans l’âme au tarissement de leurs habituelles sources d’eau. La pollution au plastique induite reste l’aspect le plus reprouvé.

Mots clés

eau minerale ; algerie ; residu sec ; pollution ; monopole